Informez-vous sur les dépendances et apprenez où trouver de l’aide pour les enfants et les jeunes en Ontario.
Beaucoup de jeunes essaient l’alcool ou d’autres drogues sans devenir dépendants à ces substances. Autrement dit, ils peuvent cesser ou diminuer leur consommation sans aide extérieure. Toutefois, certaines personnes ne peuvent pas y arriver seules.
Les drogues licites, comme l’alcool et les médicaments d’ordonnance, et les drogues illicites, comme la marijuana et la cocaïne, peuvent devenir un problème pour certaines personnes. La plupart des programmes de lutte contre les dépendances mettent l’accent sur le traitement des problèmes de consommation de substances. Certains programmes plus récents traitent d’autres dépendances dont peuvent souffrir les jeunes, appelées dépendances « comportementales ». Ces types de dépendances se rapportent à des comportements qui sont si souvent répétés qu’ils nuisent au bien-être de la personne.
Par exemple, un jeune peut avoir :
- le jeu problématique;
- une dépendance à Internet ou à la technologie;
- une dépendance aux jeux vidéo;
- une dépendance au sexe ou à la pornographie.
Problèmes de santé mentale et de dépendance
Les personnes aux prises avec une dépendance sont plus à risque de présenter un problème de santé mentale, notamment de l’anxiété, une dépression ou un trouble de l’alimentation. Les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale sont également plus susceptibles d’acquérir une dépendance.
Par exemple, une personne qui a vécu un traumatisme comme des mauvais traitements ou de l’intimidation durant son enfance, qui a été un réfugié ou qui a vécu dans des logements instables peut acquérir une dépendance à la marijuana ou à l’alcool pour se sentir plus calme ou diminuer son inquiétude et pour oublier les situations difficiles.
En raison de ce lien qui existe entre les problèmes de santé mentale et les dépendances, de nombreux programmes offrent des services qui s’attaquent à ces deux problèmes à la fois. Lorsqu’une personne présente à la fois un problème de santé mentale et un problème de dépendance, on parle alors de troubles concomitants.
En Ontario, il y a plus de services qui traitent les problèmes de santé mentale chez les jeunes que de services qui traitent les problèmes de dépendance chez les jeunes.
Spécialement pour les jeunes
Il peut être difficile de trouver le bon service de lutte contre les dépendances pour les jeunes, en particulier pour les jeunes qui font la transition entre les services à l’enfance et les services aux adultes. Ils ne sont plus des enfants, mais ils ne sont pas encore des adultes.
La plupart des services à l’enfance en Ontario sont financés par l’intermédiaire du ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse pour les jeunes de moins de 16 ans. Les programmes pour adultes s’adressent aux personnes de 16 ans et plus et sont financés par le ministère de la Santé et des Soins de longue durée.
Puisque les jeunes se développent et prennent de la maturité à différents âges, ceux qui ont besoin de services n’entrent pas toujours de façon bien définie dans ces catégories d’âge. Les programmes pour les jeunes peuvent s’adresser aux jeunes de 12 à 25 ans. Les groupes d’âge visés par les programmes peuvent varier beaucoup d’un programme à l’autre. Par exemple, un organisme de lutte contre les dépendances pourrait offrir un programme destiné aux jeunes de 14 à 18 ans, alors qu’un autre programme pourrait s’adresser aux jeunes de 13 à 21 ans.
Programmes pour les jeunes et programmes pour les adultes
Il existe de nombreuses différences entre les services de lutte contre les dépendances destinés aux jeunes et les programmes pour adultes.
Puisque beaucoup de jeunes vivent toujours chez leurs parents, les services mettent l’accent sur l’environnement du jeune, qui comprend souvent la famille et l’école. En général, du soutien et des renseignements sont offerts aux membres de la famille séparément, ainsi qu’en compagnie du jeune.
De plus, les services de lutte contre les dépendances destinés aux jeunes ont généralement pour but de réduire les méfaits. La réduction des méfaits consiste à minimiser ou à diminuer les risques associés à une dépendance et à réduire la consommation selon les objectifs de la personne – et ce qui semble réaliste pour elle.
Il importe toutefois de noter que dans les programmes de traitement en établissement, le jeune doit s’abstenir ou cesser de consommer pendant son séjour à l’établissement.
Admission au traitement
Demandes d’aiguillage par des professionnels
En général, les organismes n’ont pas besoin d’une demande d’aiguillage d’un médecin ou d’un autre professionnel, mais une évaluation préalable à l’admission peut s’avérer nécessaire. L’organisme devrait mentionner si une demande d’aiguillage de la part d’un professionnel est requise.
Accès sans demande d’aiguillage
Parent ou autre membre de la familleUn parent ou un autre membre de la famille peut appeler l’organisme s’il a des préoccupations à l’égard de la consommation de substances d’un jeune. Selon l’organisme, le travailleur chargé de l’accueil peut demander à parler au jeune pour vérifier s’il consent au traitement et comprend ce à quoi il consent. Ou bien, l’organisme peut inviter le membre de la famille à obtenir des renseignements, du soutien et des services de consultation pour lui-même, sans faire participer le jeune nécessairement, pas au départ du moins, si celui-ci n’est pas prêt à recevoir un traitement.
Liste d’attente
La plupart des programmes de lutte contre les dépendances reconnaissent que les listes d’attente peuvent faire en sorte que les jeunes perdent leur motivation à se faire traiter. C’est pourquoi ils peuvent effectuer une évaluation ou offrir une séance d’orientation avant que la personne soit acceptée dans le traitement.
Les listes d’attente varient d’un organisme à l’autre, mais elles sont généralement de quelques mois. En général, ce sont les programmes de traitement en établissement qui ont les périodes d’attente les plus longues, tandis que les organismes privés – ceux pour lesquels vous payez – ont généralement de courtes listes d’attente, s’il y a lieu.
À quoi s’attendre
Étape 1 : AccueilLa première étape consiste généralement à appeler l’organisme et à parler à un travailleur chargé de l’accueil. Le travailleur posera au jeune des questions de base pour savoir ce qu’il recherche et déterminera si l’organisme offre le type de services dont il a besoin. Il parlera également brièvement des diverses options qui s’offrent au jeune.
Étape 2 : Évaluation
L’étape suivante consiste en une évaluation complète visant à examiner tous les aspects de la dépendance. Par exemple, le travailleur peut lui demander :
- depuis combien de temps et dans quelle mesure le jeune consomme une substance ou adopte un comportement;
- quelles ont été les répercussions de sa dépendance sur sa vie (p. ex., sur ses relations, sur sa vie familiale et sur son assiduité et son rendement à l’école ou au travail);
- quels sont ses objectifs par rapport au traitement.
Une évaluation est généralement effectuée en personne. Cependant, si le jeune vit dans une région éloignée, l’évaluation peut parfois se faire au téléphone, par Skype ou par vidéoconférence.
Étape 3 : Élaboration d’un plan de traitement
La prochaine étape comporte l’élaboration d’un plan spécialement conçu pour les types de services dont le jeune aura besoin. Ce plan est élaboré par le jeune, de concert avec sa famille (si possible) et le conseiller.
Le plan tiendra compte des « étapes du changement », c’est-à-dire du niveau de préparation du jeune à se faire aider pour sa dépendance. Par exemple, on pourrait lui poser les questions suivantes :
- Vous demandez-vous encore si vous voulez recevoir les services ou même si vous en avez besoin?
- Avez-vous déjà arrêté de consommer et êtes-vous prêt à respecter un plan?
Ce dont il faut tenir compte dans la recherche d’un traitement
De nombreux services sont offerts. L’important est de trouver le programme ou le service qui convient le mieux au jeune.
Pour trouver le bon service, il faut réfléchir aux questions suivantes :
- Le service peut-il répondre aux attentes du jeune?
- Le temps d’attente est-il raisonnable?
- Le service est-il pratique – p. ex., est-il situé dans votre voisinage ou accessible par le transport en commun?
- Le service est-il abordable?
- Le jeune est-il disponible et prêt à suivre un traitement?
Si le jeune n’est pas prêt à recevoir un traitement, les membres de la famille peuvent tout de même demander des conseils sur ce qu’ils peuvent lui dire pour l’inciter à accepter de se faire traiter. Les membres de la famille ne devraient pas essayer de décider à l’avance du type de traitement nécessaire. L’organisme de lutte contre les dépendances sera en mesure d’aider les jeunes à trouver le traitement le plus efficace selon chaque situation.
Protection de la vie privée
Il est important de se renseigner sur le respect de la vie privée ou la confidentialité auprès du service ou du programme. En général, tout ce que le jeune dit au conseiller doit rester confidentiel, à moins que le jeune ne lui donne la permission de parler à ses parents. De plus, le conseiller peut être tenu de signaler au bureau local des services de protection de l’enfance toute atteinte au bien-être des jeunes de moins de 16 ans.
Types de programmes de traitement
Le traitement des dépendances nécessite généralement le recours à plus d’un service. Une personne peut commencer par obtenir un soutien en consultation externe, pour ensuite suivre un programme de traitement de jour ou même résider dans un centre de traitement en établissement si le soutien moins intensif n’a pas fonctionné.
Les gens reçoivent souvent plus d’un service à la fois. Par exemple, une personne peut être suivie par un conseiller en toxicomanie en plus de faire partie d’un groupe de soutien et de suivre une thérapie familiale.
Voici les principaux types de services offerts :
- Soutien en situation de crise. Le meilleur moyen d’obtenir du soutien pendant une situation de crise en santé mentale est d’appeler une ligne d’écoute téléphonique accessible jour et nuit, comme Jeunesse, J’écoute ou un centre de détresse. S’il s’agit d’une urgence médicale, il faut appeler le 911 ou se rendre au service des urgences de l’hôpital le plus près.
Dans de rares cas, certaines cliniques sans rendez-vous peuvent aussi être accessibles.
- Thérapeute privé. Certaines personnes consulteront un thérapeute pour parler des troubles émotifs qui pourraient contribuer à leurs problèmes de dépendance. Elles pourraient également consulter un thérapeute spécialisé dans certains types de dépendance, notamment la dépendance à Internet ou le jeu problématique. Vous devez généralement payer pour les services d’un thérapeute privé, à moins que ceux-ci soient couverts par votre régime d’assurance-santé complémentaire au travail.
- Groupes d’entraide et de soutien par les pairs. Les groupes d’entraide sont des groupes composés de personnes aux prises avec des problèmes semblables (pairs) qui peuvent s’écouter et se soutenir mutuellement et comprendre réellement ce que vit chaque personne. Certains programmes en Douze Étapes, comme celui des Alcooliques Anonymes, ont des groupes qui s’adressent spécialement aux jeunes dans les plus grandes villes, comme les programmes du Toronto Ontario Young People in AA (TOYPAA). Certains groupes s’adressent aux adolescents, comme Alateen, ou aux familles, comme Al-Anon, et d’autres groupes traitent de nombreux types de dépendances outre l’alcoolisme.
- Traitement en consultation externe. Un conseiller peut rencontrer le jeune individuellement, avec la famille ou dans un groupe avec d’autres jeunes. La fréquence des rencontres varie beaucoup. Celles-ci peuvent avoir lieu une ou deux fois par semaine et se poursuivre de façon irrégulière pendant plusieurs années ou se dérouler pendant quelques séances seulement.
La plupart des organismes tiennent les rencontres à leur bureau. Il peut toutefois arriver que le conseiller rencontre le jeune ou la famille au domicile ou ailleurs dans la collectivité.
- Traitement de jour. Les traitements de jour durent toute la journée, du lundi au vendredi. Ils comprennent généralement une combinaison de plusieurs thérapies (individuelle, de groupe et familiale) et de l’enseignement au centre pour que le jeune puisse obtenir des crédits d’école secondaire. Les traitements de jour durent généralement au moins deux mois, mais peuvent s’étirer sur plus d’un an.
- Traitement en établissement. Il s’agit d’un traitement plus intensif. Résider dans un centre de traitement en établissement constitue généralement une option de dernier recours, lorsqu’un traitement en consultation externe ou un traitement de jour n’a pas fonctionné.
- Logement avec services de soutien. Certains logements avec services de soutien sont offerts aux jeunes qui sont à l’âge de transition (p. ex., des foyers de groupe offrant différents niveaux de soutien). Le nombre de logements est toutefois très limité, ce qui les rend difficiles d’accès.
- Aide au sevrage destinée aux adultes. Parfois appelé « désintoxication », ce service consiste à aider le jeune à se sevrer ou à se « libérer » des substances qu’il consomme. On ne retrouve aucun service d’aide au sevrage destiné aux jeunes en Ontario, mais certains services pour adultes peuvent répondre aux besoins des jeunes de 16 ans et plus.
Le traitement en établissement est différent du traitement aux personnes hospitalisées, en ce sens qu’il dure généralement plus longtemps. Une quantité limitée de places sont réservées aux jeunes qui sont aux prises avec des problèmes de dépendance et à ceux qui présentent des troubles concomitants. Les programmes durent de trois semaines à plusieurs mois.
Remarque : Les préoccupations d’ordre médical concernant le sevrage sécuritaire, qu’il s’agisse d’alcool ou d’autres drogues, doivent être abordées avec un médecin de famille.
Approches thérapeutiques
Selon l’intensité et l’objectif du traitement, les services peuvent comprendre ce qui suit :
- une thérapie individuelle avec un conseiller en toxicomanie;
- une thérapie de groupe;
- une thérapie familiale.
Les approches les plus couramment utilisées sont les suivantes :
- une thérapie cognitivo-comportementale, qui met l’accent sur la modification du mode de pensée et du comportement d’une personne face à un problème;
- une entrevue motivationnelle, où la motivation de la personne à se faire traiter est examinée en fonction de ses sentiments ambivalents ou mitigés par rapport au fait d’obtenir de l’aide;
- une thérapie comportementale dialectique, qui combine la thérapie cognitivo-comportementale à la pleine conscience ou à une autre forme de thérapie de groupe pour aider les personnes à gérer les émotions intenses ou accablantes.
Coût
La plupart des services de lutte contre les dépendances en Ontario sont gratuits, mais la carte d’Assurance-santé de l’Ontario doit être présentée pour les services qui sont offerts à l’hôpital. Des établissements privés de lutte contre les dépendances en Ontario et aux États-Unis facturent des honoraires pour leurs services. Certains régimes d’assurance-santé complémentaires peuvent couvrir ces frais, en totalité ou en partie.
Où trouver des services de lutte contre les dépendances
Les organismes ci-dessous peuvent fournir des renseignements pour trouver des services de lutte contre les dépendances en Ontario.
Options de soins de santé
https://www.ontario.ca/locations/health/index.php?lang=fr
Ligne d’aide sur la drogue et l’alcool
1 800 565-8603
http://www.drugandalcoholhelpline.ca/Accueil/Index
Ligne ontarienne d’aide sur le jeu problématique
1 888 230-3505
http://www.problemgamblinghelpline.ca/Accueil/Index
Ligne d’information du Centre de toxicomanie et de santé mentale
1 800 463-6273 ou info@camh.ca
Jeunesse, J’écoute
1 800 668-6868
http://www.jeunessejecoute.ca