Informez-vous sur l’automutilation et apprenez où trouver de l’aide pour les enfants et les jeunes en Ontario.
Comprendre l’automutilation
L’automutilation désigne le fait de s’auto-infliger des blessures, sans intention suicidaire. Ces blessures peuvent être bénignes ou plus graves, mais elles mettent rarement la vie en danger. En général, l’automutilation constitue un moyen de faire face à des situations difficiles ou à des pensées et des sentiments pénibles. Certains experts considèrent que les troubles alimentaires et l’abus d’alcool et de drogue sont des formes particulières d’automutilation.
Certains faits concernant l’automutilation :
- Elle survient habituellement à l’adolescence et peut se poursuivre à l’âge adulte.
- Il n’est pas rare que des jeunes s’auto-infligent des blessures au moins une fois.
- Au début de l’adolescence, les filles sont plus susceptibles que les garçons de s’automutiler, mais plus tard, garçons et filles présentent le même risque.
- L’automutilation se fait souvent en secret, si bien que les amis et les membres de la famille peuvent ignorer que cela se produit.
Formes courantes d’automutilation chez les jeunes :
- se couper, s’égratigner, se mordre ou se brûler la peau
- se tirer les cheveux
- prendre une surdose ou s’empoisonner, mais pas Assez pour mourir
- se frapper la tête ou le corps sur des surfaces dures.
N’importe qui peut s’automutiler, et pour certains, cela se produit une seule fois. Cependant, pour d’autres, l’automutilation se poursuit dans le temps et devient une habitude qu’il est difficile de changer. Bien que l’automutilation soit un mécanisme d’adaptation et rarement une tentative de suicide, les personnes qui s’auto-infligent des blessures sont plus à risque de se suicider. Par conséquent, toute activité d’automutilation indique que quelque chose ne va pas. Il ne faut pas en faire fi.
Facteurs de risque
Un certain nombre de facteurs de la vie peuvent créer une détresse qui amènera certaines personnes à s’automutiler.
Certains facteurs sont sociaux ou situationnels. Par exemple :
- relations difficiles avec les amis ou les membres de la famille
- problèmes à l’école ou au travail, y compris l’intimidation
- problèmes à la maison ou éclatement de la famille
- problèmes liés à l’homophobie ou au racisme.
Certains facteurs de risque sont plus émotionnels ou personnels. Par exemple :
- sentiment d’aliénation, de solitude et d’isolement
- l’anxiété, la colère ou la dépression
- antécédents de traumatismes ou de violence
- antécédents familiaux d’automutilation.
Pourquoi certaines personnes s’automutilent-elles?
Lorsque des situations et des sentiments deviennent trop stressants ou trop intenses, certaines personnes se tournent vers l’automutilation pour chasser le stress. À ce titre, l’automutilation peut soulager de plusieurs façons. Par exemple :
- En se blessant à « l’extérieur », la personne oublie les émotions pénibles qu’elle garde à « l’intérieur ».
- Une fois les émotions intérieures engourdies, la personne pourrait vouloir sentir quelque chose, même de la douleur physique.
- Si une personne se sent dévalorisée ou coupable (avec ou sans raison), l’automutilation peut parfois être une forme d’autopunition.
- L’automutilation peut procurer une sensation de contrôle.
- Elle peut être un moyen de faire savoir aux autres que quelque chose ne va pas.
Les motifs de l’automutilation peuvent être compliqués. L’automutilation est une expérience très individuelle et il n’est pas toujours facile de savoir pourquoi une personne le fait. De plus, les motivations d’une personne changent avec le temps.
Quels que soient les motifs de l’automutilation, le soulagement qu’elle procure est de courte durée. Les inquiétudes et les pressions continuent de s’accumuler, et la recherche d’un soulagement s’intensifie, ce qui crée un cercle vicieux de stress/automutilation/soulagement de courte durée. Ce cycle peut en soi devenir une autre source de stress.
Signes d’automutilation
Beaucoup de personnes qui s’automutilent travaillent fort pour que leurs activités restent cachées, tant et si bien qu’il peut être difficile de les détecter. Voici cependant quelques signes :
- changements de comportement, comme repli sur soi et plus de signes de stress ou de dépression
- trop s’habiller comme porter des manches longues ou des pantalons longs quand il fait chaud
- coupures, ecchymoses ou brûlures inexpliquées et se produisant plus d’une fois
- cicatrices
- découverte de rasoirs ou d’autres articles qui pourraient être utilisés pour s’automutiler.
Si vous connaissez quelqu’un qui s’automutile, de l’aide est disponible (voir ci-dessous).
Traitement et soutien
Bien que certaines personnes puissent arrêter de s’automutiler sans aide, une aide professionnelle est souvent requise. Le principal genre de traitement est le counseling ou la psychothérapie, habituellement la thérapie cognitivo-comportementale ou la thérapie dialectique comportementale.
Le counseling peut être individuel ou se faire en petits groupes ou encore avec la participation de la famille. Les professionnels en santé mentale qui offrent ce genre de thérapie comprennent les psychologues, les travailleurs sociaux et les médecins.
En ligne, vous pourrez trouver des groupes d’entraide dans votre région ou des groupes « virtuels » en ligne.
Ce que vous pouvez faire pour aider
Si vous croyez qu’un ami ou un être cher s’automutile :
- Offrez-lui du soutien. Montrez-lui que vous vous souciez de lui.
- Ne portez pas de jugement. Écoutez. Faites-lui savoir que vous êtes là pour l’aider.
- Continuez de faire les choses que vous aimez faire ensemble.
- Apprenez en le plus possible sur l’automutilation et transmettez les renseignements utiles à votre ami ou à votre être cher si cette personne se montre intéressée.
- Offrez d’accompagner la personne si et quand elle sera prête à parler à un adulte en qui elle a confiance, comme un conseiller ou un médecin.
- Aidez-la à obtenir l’aide médicale nécessaire dont elle a besoin pour traiter les blessures graves.
- Prenez soin de vous-même. Ce que vous verrez et ce que vous apprendrez pourrait être troublant. Vous aurez peut-être besoin d’aide et de soutien vous-même et, si vous êtes un jeune, vous aussi voudrez peut-être parler à un adulte en qui vous avez confiance.
Trouver de l’aide
Trouver les services près de chez soi en consultant le répertoire Options de soins de santé à proximité.
Les enfants et les jeunes peuvent communiquer avec :
Jeunesse, J’écoute
1-800-668-6868
http://jeunessejecoute.ca
Counseling gratuit, anonyme et confidentiel offert au téléphone et en ligne aux jeunes âgés de 20 ans et moins. Accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Renseignements supplémentaires
Jeunesse, J’écoute
http://jeunessejecoute.ca/Teens/InfoBooth/Emotional-Health/Self-injury.aspx?lang=fr-ca
Renseignements, liens et conseils utiles destinés aux jeunes sur quoi faire pour s’aider soi-même ou aider un ami.
Self-injury Outreach and Support
http://www.sioutreach.org
Des renseignements et des ressources concernant l’automutilation à l’intention des personnes qui s’automutilent, celles qui se sont rétablies et celles qui veulent aider. Le site comprend des conseils d’adaptation, des ressources, des liens et des vidéos pour les personnes qui s’automutilent ainsi que pour les amis, les membres des familles et les professionnels. SIOS est une collaboration entre l’Université de Guelph et l’Université McGill.
Pour obtenir des renseignements destinés aux parents, visitez :
http://www.sioutreach.org/learn/parents
Pour de plus amples renseignements sur ce que vous pouvez faire à titre d’ami, visitez :
http://www.sioutreach.org/learn/friends
Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO)
Un adolescent qui s’automutile
http://www.cheo.on.ca/fr/automutilation-sant%C3%A9mentale
Comprend des conseils pratiques pour les parents ainsi que les coordonnées de services de traitement dans l’Est de l’Ontario.
Cornell Research Program on Self-Injury and Recovery (É.-U.)
http://www.selfinjury.bctr.cornell.edu
Site exhaustif sur l’automutilation comprenant une mine de ressources et de liens pour les jeunes, les parents, les amis ainsi que les professionnels de services sociaux et cliniques.
selfharmUK
http://www.selfharm.co.uk
Site destiné aux jeunes hébergé par Youthscape, un organisme de bienfaisance britannique qui aide les jeunes de 11 à 19 ans. Le site met l’accent sur l’information et le soutien des jeunes qui s’automutilent, en leur fournissant un espace en ligne où ils peuvent interagir en toute sécurité, ainsi que des renseignements et du soutien pour les amis et les membres des familles. Les jeunes peuvent parler de leur vécu et poser des questions.